Autonomie et indépendance : quèsaco ?

Dans la vie de tous les jours, nous utilisons ces termes sans réellement les distinguer, et pourtant … En ergothérapie, ces deux termes vont de pair mais sont complétement différents !

1) Autonomie

D’origine grecque, l’autonomie vient d’« autos » qui signifie soi-même et « nomos » qui signifie « la loi ». On pourrait alors définir l’autonomie comme la capacité et/ou le droit d’une personne à choisir elle-même les règles de sa conduite et l’orientation de ses actes. Finalement, l’autonomie c’est :

  • Pouvoir conduire sa propre vie selon ses propres convictions
  • Mener une existence conforme à sa personnalité,
  • Exprimer son caractère dans la vie que l’on mène.

Bref : être autonome c’est choisir un genre de vie et prendre des décisions en conséquence.

En ergothérapie, quand nous travaillons sur l’autonomie c’est : accompagner, optimiser les capacités de choix, favoriser l’engagement dans les activités …

2) Indépendance

Du latin « in » qui signifie « privé de » et « dependere » qui signifie « être suspendu à ». L’indépendance est donc l’absence de dépendance. L’indépendance c’est faire seul sans être aidé. Ainsi, une personne indépendante effectue seule les actes de la vie quotidienne. Être indépendant c’est faire des gestes pour répondre à des besoins donnés.

Bref : être indépendant c’est avoir la capacité physique de faire quelque chose.

En ergothérapie, quand nous travaillons sur l’indépendance c’est : rééduquer certaines capacités physiques, c’est adapter l’environnement etc.

PETIT QUIZZ :

CAS 1 : Madame S. a une démence de type ALZHEIMER, avec des troubles de la mémoire mais cette atteinte n’a pas de répercussion sur la réalisation des gestes de la vie quotidienne, elle mange seule, fait sa toilette seule. En revanche, si son fils ne l’appelle pas à l’heure des repas, parfois elle oublie de manger.

Est-elle autonome ? Est-elle indépendante ?

Réponse : Mme S est indépendante dans ses activités, elle mange seule par exemple. Par contre, Mme S n’est pas autonome, elle a besoin du rappel de son fils pour penser à manger.

CAS 2 : Monsieur G a une maladie neuro-dégénérative, il a perdu la préhension (faculté à attraper des objets) et la marche. Il choisit de rentrer en institution car il comprend qu’il lui est maintenant difficile de vivre seul à son domicile.

Est-elle autonome ? Est-elle indépendante ?

Réponse : M G est dépendant, il ne peut plus effectuer certaines activités seuls. Cependant, il est autonome : il fait des choix de vie.

L’autonomie: approche conceptuelle pour une meilleure pratique, Turlan N. in Journal d’ergothérapie 1999
Autonomie, indépendance et maladie d’Alzheimer, Dassié V. in Journal d’ergothérapie 1999
Eude des conceptions de l’activité en ergothérapie auprès des personnes âgées, Meyer S., in Journal d’ergothérapie 1996
OMS 1994 Définition Qualité de vie
ENOTHE, 2004, Approaches to teaching and learning « practicals OT skills. Sharing best practice, Amsterdam